Elle ne s'arrête jamais !
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Bayrou : 18% et puis s'en va...
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Sarko à l'Elysée, Ségo à Poitiers
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Royal en "femme battue"... par Sarkozy
Sondage Ipsos/Dell réalisé le 4 mai
Sondage BVA pour Orange réalisé le 4 mai
Nicolas Sarkozy battrait dimanche Ségolène Royal par 55% (+3) à 45% (-3), selon un sondage BVA pour Orange rendu public vendredi par BVA. C'est le 28ème sondage réalisé depuis l'annonce des résultats du premier tour donnant M. Sarkozy vainqueur mais le premier qui donne M. Sarkozy à 55%.51% des personnes interrogées estiment que Nicolas Sarkozy a été le plus convaincant lors du débat télévisé Sarkozy-Royal mercredi soir. 29% affirment que c'est Mme Royal, tandis que pour 9% les deux candidats sont arrivés à égalité. 6% jugent qu'aucun des deux n'a été convaincant. 5% ne savent pas.Sur 100 électeurs Bayrou au premier tour, 41,3 se reporteraient sur Mme Royal, 37,7 sur M. Sarkozy. 8,1 voteraient blanc ou nul, 2 s'abstiendraient, 9,2 ne savent pas. 1,6 refusent de répondre.11,4% des électeurs Le Pen se reporteraient sur Mme Royal, 67,7% sur M. Sarkozy. 9,5% voteraient blanc ou nul, 6,6% s'abstiendraient. 4,9% refusent de répondre.La gauche non socialiste se reporterait à 69,5% sur Mme Royal, 16,5% sur M. Sarkozy. 5% voteraient blanc ou nul, 0,6% s'abstiendraient, 7% ne savent pas. 1,4% refusent de répondre.82% des personnes interrogées affirment qu'elles ont déjà décidé pour qui elles allaient voter, 4% qu'elles le feront samedi et 13% qu'elles se décideront dimanche seulement.72% tablent sur une victoire de M. Sarkozy, 16% sur celle de Mme Royal. 12% ne savent pas.50% souhaitent la victoire du candidat UMP, 39% celle de la députée PS. 11% ne savent pas.- Sondage réalisé par téléphone le 4 mai auprès d'un échantillon de 807 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).
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Royal en mode panique : elle improvise à la dernière minute un déplacement en province
"Refusez l'esprit de revanche, refusez tous les mensonges et toutes les haines! En avant! Nous pouvons gagner, nous allons gagner!", a-t-elle assuré dans une ambiance survoltée. "C'est sur vous que je compte. Le candidat de la droite est un danger pour l'unité de la République, pour la paix sociale, pour les services publics", a-t-elle déclaré un peu plus tard sur la place du village de Rosporden, où elle venait inaugurer le nouvel Hôtel de ville. C'est beau "la société du respect".
"Elle n'a jamais perdu du poil de la bête"Quatre études d'opinions publiées entre jeudi soir et vendredi midi la donnent largement perdante, de six à neuf points derrière le candidat de l'UMP - une "variation brutale" à la baisse que Jean-Louis Bianco, co-directeur de campagne ne s'explique pas (sic). Etant donné qu'il y a "10 à 15% des électeurs qui décident à la dernière minute", il estime que "cela va se jouer sur les ultimes impressions, les ultimes images d'où l'importance de cette journée" montée à la dernière minute.
"Elle lâche tout", concède-t-il avant de s'amender. "Elle ne reprend pas du poil de la bête, elle ne l'a jamais perdu..." "Quand j'entends la droite dire que les carottes sont cuites, je trouve ça indécent!", s'est insurgée Ségolène Royal à Lorient. "Je dis aux électeurs: 'c'est à vous de décider, ce n'est pas aux sondages!'". Quelle lucidité ! A la tête de la France, on n'imagine le désastre.
"Dans son équipe, les mines sont plus fermées, après la publication des derniers sondages la donnant battue. A entendre la candidate appeler les Français à "rester debout", Jean-Louis Bianco réprime quelques larmes en haut des marches de l'ancienne mairie. Les supporters bretons de Ségolène Royal, eux, ne veulent pas croire à la défaite.
Vendredi matin, Cécile, fonctionnaire à la retraite, a éteint sa radio, "révoltée" par la litanie des sondages et le "ton amusé" des présentateurs pour la déroute de Ségolène Royal serait "une affaire classée". "Une telle avance (pour Sarkozy) ce n'est pas possible", estime Fabrice, militant de la LCR venu distribuer des tracts "anti-Sarko" sur le passage de la candidate socialiste. Encore un militant de gauche qui n'a pas vu le même débat que tout le monde !
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Ségo perd (encore) ses nerfs. Sarko ironise
Quelques minutes plus tard, Nicolas Sarkozy a réagi sur Europe 1 : "C'est tellement outrancier. Je suis sûr que Mme Royal est quelqu'un qui vaut mieux que ce qu'elle vient de dire", a-t-il ajouté. "Comme elle doit sentir que le sol se dérobe sous ses pieds, c'est un phénomène bien classique: elle se tend, elle se raidit, pour le coup elle montre sa vraie nature. Je suis un peu désolé pour elle mais je n'ai pas l'intention de rentrer dans un combat de rue (...) Elle ne commence pas bien sa journée!", a plaisanté Nicolas Sarkozy." Le Figaro
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Fin de partie pour Royale
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Le débat : Royal tournée en ridicule par son incompétence et son agressivité
Une nouvelle taxe sortie du chapeau
Sarkozy explique qu'il veut dégager des marges de manoeuvre notamment en ne remplaçant pas un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite. Royal lui rétorque qu'elle compte créer une taxe sur les revenus boursiers pour financer les retraites. Un vrai scoop ! Cette taxe est absente du programme de la candidate. Sarkozy se renseigne : "Votre taxe, c'est combien ?" Royal : "Elle sera au niveau de ce qui sera nécessaire." (sic). Sarkozy : "C'est d'une précision bouleversante."
"Vous sortez de vos gonds avec beaucoup de facilité"
Le tout à l'avenant. Sans doute consciente d'avoir été tournée en ridicule à cette occasion comme en d'autres, à l'approche de la fin du débat, Royal décide de jouer son va-tout. Sur un sujet délicat, qui n'appelle pas la polémique, elle accuse, sous le coup d'une colère surjouée, Sarkozy d'atteindre "summum de l'immoralité politique" par la façon dont il vient d'évoquer, "la larme à l'oeil", l'accueil des enfants handicapés à l'école. "Jouez avec le handicap est proprement scandaleux" lance-t-elle, ulcérée, en reprochant à la droite d'avoir "cassé" la politique qu'elle avait initiée lorsqu'elle était ministre de Jospin. "Calmez-vous, ne me montrez pas du doigt avec cet index pointé", réplique Sarkozy, pour la première fois tendu. "Non je ne me calmerai pas. Quand il y a des injustices, il y a des colères particulièrement saines", fait-elle valoir, bravache. La passe d'armes se prolonge : "Je ne sais pas pourquoi Mme Royal a perdu ses nerfs." Sarkozy, prenant la France à témoin, prend l'ascendant : " Je ne pense pas que vous élevez la dignité du débat politique. Je ne mets pas en cause votre sincérité, ne mettez pas en cause ma moralité."
Un journaliste de CNN s'interrogeait ce matin quand Ségolène Royal a perdu ses nerfs hier soir : "Aurait-elle dû se comporter ainsi?"
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Bayrou confisque le débat du second tour
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Les nouveaux amis de Bayrou
« C'est la caricature du cynisme et de l'opportunisme » (12 avril)
« M. Bayrou est une création essentiellement médiatique » (27 mars)
« Le principal, c'est de bien viser. Vous le croyez à droite, il est parti à gauche. Vous le croyez à gauche, il est parti à droite (...) Ce n'est pas comme ça qu'on dirige la cinquième puissance du monde » (20 mars)
« On parle de l'élection de la présidence de la République, et ce n'est pas une question de sourire, celui de Mme Royal, ou de tracteur, celui de M. Bayrou » (18 mars)
« Sa victoire conduirait à l'immobilisme dans un premier temps, à la crise politique dans un deuxième » (11 mars)
« Son ni droite, ni gauche masque l'immobilisme le plus absolu, le refus de dire clairement quelles sont les solutions qui seront apportées aux problèmes qui se posent au pays » (27 mars)
« C'est une forme d'imposture » (14 mars)
« Il cherche à brouiller les cartes » (1er mars)
« La politique n'a rien à gagner dans le ramollissement des identités politiques » (26 février)
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André Santini : "Bayrou a fait la voiture-balai dans cette élection."
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La championne du changement se recentre à vue d'oeil
« J'attends une réponse. À M. Bayrou de dire s'il souhaite ce débat (...). Il est de ma responsabilité de femme de gauche de donner un signe à tous les électeurs qui ont voulu ce changement », a-t-elle ajouté, en précisant qu'il s'agissait d'une « main tendue » au candidat UDF. « Je propose un dialogue public sur la base du pacte présidentiel », a-t-elle expliqué, détaillant les points de discussion (Nouvelle République, libertés publiques, politique de la ville et des quartiers, relance de l'Europe et priorités éducative et écologique). « Que François Bayrou fasse son choix. On met chacun devant ses responsabilités. Si on veut le changement, si on veut avancer, si on veut rénover la vie politique, eh bien il faut voter Ségolène Royal », a ajouté hier soir François Hollande.
Reste à savoir si le candidat de l'UDF, dont l'électorat est pour le moins composite, acceptera cette « main tendue », le risque pour la candidate PS étant de perdre sur ce coup de bluff une partie des voix de l'ultragauche qu'effaroucherait l'idée d'une alliance avec le centre. « On met Bayrou devant ses responsabilités : vous voulez le changement, nous aussi. Si vous le pensez vraiment, je suis prête à dialoguer avec vous », résumait le maire de Lyon, Gérard Collomb.
« Dialogue public, expliquait ensuite le directeur de campagne François Rebsamen, ça veut dire qu'il n'y a pas d'accords de couloirs ou de manoeuvres d'appareil. » Comprenne qui pourra. Et alors qu'on lui demandait si tout le PS était d'accord sur cette ligne, il répondait : « Elle, elle est d'accord là-dessus et c'est elle la candidate. » Vive la démocratie participative ! Sur France 2, l'autre directeur de campagne, Jean-Louis Bianco, a précisé qu'il devait s'agir d'un débat entièrement transparent, tout devant être dit dans « un lieu public » : « L'essentiel est que rien de ce qui soit dit ne le soit sans le contrôle des citoyens. » C'est l'histoire du PS racontée aux enfants.
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La méthode Corse
"Un constat d'infraction (à la loi électorale) a été fait par la police sur place et transmis au parquet", a-t-on précisé.
Le responsable socialiste se trouvait dans le quartier Castellane, dans le centre de Marseille, en compagnie d'une quinzaine de militants.
La loi stipule que la campagne présidentielle "prend fin le vendredi précédant le scrutin, à minuit". Dans l'intervalle allant jusqu'à la publication des résultats, un candidat ou un militant ne peuvent pas faire campagne en distribuant des tracts ou en prenant la parole en public.
"Si c'est le cas, il faut faire constater les faits", a expliqué un membre de la Commission nationale de contrôle de la campagne en vue de l'élection présidentielle (CNCCEP).
Dans un communiqué, l'UMP des Bouches-du-Rhône dénonce le "triste exemple" donné par un représentant du Parti socialiste et "proche collaborateur de Ségolène Royal".
Martine Vassal, secrétaire générale adjointe de l'UMP-13, juge déplorable qu'un candidat aux élections législatives ne soit "même pas capable de respecter les lois de la République".
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Pascal Perrineau : "Les surprises à l'élection présidentielle sont presque une règle !"
N'avez-vous pas le sentiment que comme en 2002, comme pour l'ampleur du "non" au dernier référendum, une grosse surprise est possible ?
Pascal Perrineau : Les surprises à l'élection présidentielle sont presque une règle. En 1981, personne n'avait prévu la chute du candidat communiste. En 1995, personne n'avait prévu l'arrivée de Jospin en tête des candidats. En 2002, personne n'avait prévu la sélection de Jean-Marie Le Pen au second tour. Avec environ un tiers d'électeurs indécis jusque dans la dernière ligne droite, l'instrument du sondage ne peut prévoir les reclassements et les choix de dernière minute. C'est dans ces évolutions du dernier instant que s'enracinent les surprises.
M. Bayrou a-t-il une chance de créer la surprise en passant le premier tour ?
Pascal Perrineau : Dans de nombreuses enquêtes, François Bayrou est, en termes d'intentions de votes, proche du niveau de Mme Ségolène Royal. Il suffirait d'une évolution défavorable à la candidate socialiste dans un segment de 2 à 3 % de l'électorat pour que l'ordre d'arrivée prévu par les grands instituts (Sarkozy en premier, Ségolène Royal en deuxième, François Bayrou en troisième) soit perturbé.
Cet électorat potentiel de François Bayrou est, toutes les enquêtes le montrent, le plus hésitant. Selon le destin de cette hésitation, le candidat de l'UDF sera présent au second tour ou reviendra dans la position de troisième homme.
Les Français vont-ils voter pour le candidat dont ils se sentent le plus proches ou voter utile ? Quelle sera la part des extrêmes ? Pensez-vous que les voix allant à la gauche de la gauche sont susceptibles d'empêcher Ségolène Royal d'accéder au second tour ?
Pascal Perrineau : Lorsqu'on leur pose la question, une majorité de Français disent voter davantage en fonction de leur préférence que pour des raisons d'"utilité".
Alors que les Français, dans des élections précédentes, s'étaient beaucoup dispersés sur des candidats marginaux, il semble qu'en 2007 ils reviennent vers des candidats issus des grands partis de gouvernement (PS, UMP, UDF). Selon les instituts de sondage, entre 68 et 70 % des Français voteraient pour un de ces trois candidats.
Ils ne le font pas pour des raisons uniquement de vote utile, mais aussi parce que ces "grands" candidats apparaissent à tort ou à raison comme des candidats du renouveau générationnel et politique.
Quant aux extrêmes, si Jean-Marie Le Pen semble être, en termes d'intentions de vote, au niveau qui était le sien en 2002, il n'en est pas de même des candidats de l'extrême gauche, qui, en dépit de l'apparente "santé électorale" d'Olivier Besancenot, sont en récession par rapport à 2002.
Cette récession électorale de l'extrême gauche est certainement due au fait que les électeurs socialistes, qui avaient pu se faire "plaisir" en 2002, hésitent à renouveler ce comportement en 2007, se souvenant de l'échec du candidat socialiste et de sa disparition au second tour. Il y a au sein de l'électorat des gauches une mémoire d'avril 2002.
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Les conseils de Giscard pour bien voter
"Je rencontre bcp de gens qui me demandent ce qu'il faut faire.
Je me suis dit qu'en tant qu'ancien président, je leur devais une réponse"
"C'est une élection nationale et non pas catégorielle. Tout le début de l'élection s'est déroulé sur le mode catégoriel. Chacune exprimait les besoins de son groupe voire de sa personne. C'est une erreur. C'est la nation française qui choisit son président. Il faut donc prendre en compte la nation française."
"Un président doit avoir un projet qui corresponde aux besoins du pays. Il faut être capable de le mettre en oeuvre. Il faut avoir la capacité d'agir."
"Pendant ses 25 ans de cogestion Mitterrand-Chirac, la France a souffert d'une espèce de maladie de langueur. Il faut sortir de cette maladie."
"Les Français ont deux tentations qui sont très dangereuses. La tentation de la table rase : on balaie ce qui existe. C'est très dangereux : Je n'ai jamais vu l'ordre jaillir du désordre. La tentation du vote négatif : au lieu de dire on fait confiance, on vote contre. La combinaison de la table rase et du vote négatif, c'est la IVème république. C'est ce que de Gaulle a voulu corriger et c'est ce que j'ai voulu prolonger, en l'adaptant aux temps modernes, bien sûr. "
"La France doit remonter
dans le convoi européen"
"La procédure (du référendum) n'était ni opportune ni adaptée."iscard s'est bien sûr gardé de rappeler qu'il avait enfanté le texte du projet de constitution européenne ?
"C'est le club des Ex autour de Sarkozy" (Bayrou)
Au mot d'esprit de Bayrou sur son ralliement à Sarkozy, VGE a déclaré que "la correction n'a jamais été un trait particulier du caractère du candidat centriste. Il y a des ex partout, il y a des faux nouveaux partout. Si l'on veut bien regarder le pedigree de tel ou tel. Lui-même a été ministre de Juppé et Balladur. Il joue un rôle nouveau mais emprunté à un personnage ancien."
"L'erreur ou la tromperie, c'est de faire croire que le centre bouge sans arrêt et qu'on ne sait pas où il est, et se positionne au gré des élections."
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La surprise du chef ?
"Le candidat UDF François Bayrou s'est dit "absolument sûr" que les Français "préparent une de ces surprises dont ils ont le secret" pour le premier tour de la présidentielle dimanche. Il donnait, mardi 17 avril au soir, un meeting à Lille.
Défiant des sondages qui le placent en troisième position, il a affirmé sentir "la montée en puissance" de sa fin de campagne et promis que "les indécis, ce sont des citoyens qui vont se décider dans la dernière ligne droite et qui vont voter pour nous".
Parmi eux, le candidat centriste mise sur une part des "catégories les plus populaires", qui, selon lui, vont le choisir après s'être abstenues en 2002. Et pour convaincre les électeurs de gauche, il s'est à nouveau décrit comme celui "qui peut gagner face à Nicolas Sarkozy au deuxième tour", déclenchant un tonnerre d'acclamations.
Les 4 700 places du Zénith de Lille étaient remplies, et un millier de personnes sont restées dehors. M. Bayrou s'est offert avant le meeting un bain de foule de près d'une heure entre la gare de Lille et un bar du centre-ville où il a tenu une conférence de presse.MISE EN CAUSE
Maudits sondages (de 1er tour...)
Sur la scène, M. Bayrou a de nouveau attaqué les sondages, accusés de sous-estimer son score, car "il est difficile de prédire les votes quand c'est un vote de changement". Il a, en particulier, mis en doute le sérieux du sondage CSA pour Le Parisien-Aujourd'hui en France plaçant mardi la socialiste Ségolène Royal et l'UMP Nicolas Sarkozy au coude à coude à 50 % chacun d'intentions de vote au second tour. C'est en effet sur la foi des sondages le donnant vainqueur face à Nicolas Sarkozy pour le second tour, notamment, que le socialiste Michel Rocard a appelé à une alliance entre le PS et l'UDF.
Mardi, François Bayrou a affirmé être "le seul qui puisse faire travailler ensemble" des personnalités comme le socialiste Dominique Strauss-Kahn et le radical affilié à l'UMP Jean-Louis Borloo. Ils "ont fait avec plus ou moins de bonne humeur les choix politiques qu'ils ont été obligés de faire", à savoir soutenir les candidats de leurs camps d'origine, a soutenu M. Bayrou.
Au passage, le candidat de l'UDF a égratigné l'ancien premier ministre socialiste Lionel Jospin, qui avait jugé lundi une alliance PS-UDF "ni opportune ni pertinente". "Il croit toujours, sans doute, que c'est la candidature de M. Chevènement ou celle de Mme Taubira qui ont expliqué son échec", a persiflé le candidat centriste : "Il ne se rend pas compte que c'est le PS comme il était, le gouvernement comme il était qui expliquent son échec. Et à droite, c'est la même chose".Dans un entretien au Parisien, François Bayrou affirme mercredi que s'il était élu, il prendrait un premier ministre de "centre-gauche", "par équilibre", car il est lui-même "un homme qui vient du centre-droit".
Contre l'augmentation brutale du SMIC
"Il faut des coups de pouce réguliers mais pas d'augmentation brutale, a déclaré le candidat de l'UDF, interrogé sur le smic, mercredi, à l'antenne de RTL. Tout le monde sait que ça fait disparatre de l'emploi."
"On a concentré toutes les aides sur le smic depuis les années, ça a smicardisé la société française", a-t-il estimé. "Je préfère élargir les aides (...) de manière qu'on puisse faire bouger les personnes qui sont dans l'échelle des salaires et que ceux qui sont au smic puissent aspirer à un smic plus élevé", a ajouté le dirigeant centriste.
Le candidat centriste propose par ailleurs la mise en place d'un contrat à durée indéterminée à droits progressifs, assorti d'une période d'essai allongée, afin de laisser le temps "à l'entreprise et aux salariés de se faire une idée l'un de l'autre". S'il est élu, il a dit vouloir laisser aux partenaires sociaux le soin de négocier sur cette question. - ("Le Monde" Avec AFP)
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L'improvisation jusqu'au bout
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Un portrait lumineux de Ségolène Royal dans la presse étrangère
"Il y a six mois encore, devant les scores à la Jeanne d'Arc que Ségolène Royal recueillait dans les sondages, beaucoup ont commencé à se demander s'il fallait croire à sa mission de sauvetage de la France. Aujourd'hui, après avoir proposé à un électorat perplexe un avenir de changements indolores mais peu cohérents, l'ascension en flèche de Royal est retombée et son positionnement sur le marché des promesses a viré du transcendantal au prosaïque.
Oubliés les sommets où elle planait l'année dernière : quand il s'agit de politique, Ségolène n'est plus une déesse guidée par le destin. Une semaine avant le premier tour, tout indique qu'elle ne sera probablement pas le prochain président de la République.
Prise dans la lumière cruelle qui sépare les dangers - et l'authentique séduction - de sa spontanéité et de sa quasi absence de doute sur soi d'une part, les exigences de consistance et de cohérence qu'on attend d'un président potentiel d'autre part, Royal est de toute évidence devenue une candidate moins efficace. Et cela en dépit de son indépendance, de son évaluation correcte du souhait exprimé par les Français d'être entendus, de sa capacité à montrer de la compassion, de sa vision juste de l'ordre et de la sécurité dont a besoin le pays et de l'extrême méfiance des électeurs à l'égard de l'élite qui se cramponne au pouvoir.
Son problème, c'est la politique. Ségolène Royal n'y est pas vraiment à l'aise. Même si l'on doit reconnaître que l'instinct qui la pousse à éluder les exigences de la politique s'est trouvé validé par sa désignation par le Parti socialiste alors qu'elle avait soigneusement évité de fournir substance et détails. Une fois sa candidature acquise, Royal s'est efforcée de maintenir le plus longtemps possible sa méthode de départ - laquelle consiste à ignorer l'exigence politique fondamentale qui veut que l'on fournisse des explications détaillées et que l'on forge des alliances - comme modus operandi d'une campagne électorale s'étalant sur plusieurs mois. Dans le même temps, au lieu de capitaliser sur son état de grâce de 2006, elle a dilapidé son avantage initial. A la différence d'autres candidats charismatiques mais non experts - Ronald Reagan, par exemple - elle a montré qu'elle n'a pas le don de rendre compréhensibles les questions difficiles. Lorsqu'elle se trouve acculée ou clairement prise en défaut, son réflexe n'est pas de solliciter, comme il serait légitime, l'avis des experts, mais de s'en remettre à ses instincts ou à ses émotions.
En fait, Ségolène Royal a cherché à établir une nouvelle méthode, très personnelle, de captage des voix. Exemple : interrogée sur ses idées budgétaires, elle répond qu'il s'agit de questions techniques à confier à un quelconque ministère. Incapable d'expliciter sa proposition de contrat pour le premier emploi, elle se plaint d'être harcelée par des bureaucrates tatillons. Les contradictions liées à son projet de financer l'éducation en renonçant à la construction d'un nouveau porte-avions, ou son refus insistant de permettre à l'Iran d'accéder au nucléaire civil ont généré une confusion qui n'a jamais été clairement démêlée. Après avoir effectué l'année dernière au Moyen-Orient une tournée marquée par l'amateurisme, elle s'est à peine risquée sur le terrain de la politique étrangère.
Aujourd'hui il est toujours aussi ardu de résumer le projet de Ségolène Royal pour la France en 100 mots au dos d'une carte de visite. Ses 100 propositions équivalent à une sorte de pointillisme qui n'aurait pas trouvé une main unifiante et conceptualisante. Parallèlement à ce fourre-tout difficilement lisible, son incapacité à redéfinir une image concise et vendable de sa personnalité constitue un aspect curieux et inattendu de sa campagne. Quand on émet des doutes sur sa compétence - problème qui ne s'est jamais posé pour Merkel, Thatcher ou Hillary Clinton -, Royal écarte la question d'un haussement d'épaules en prétendant qu'elle est la cible d'un monde hostile et macho.
Et puis elle hésite. Ce n'est pas vraiment à des centres de rééducation encadrés militairement qu'elle pensait pour placer les voyous des banlieues, mais à quelque chose de plus social. Un jour, dans un entretien écrit, elle fait une allusion aux aspects "brutaux" de son enfance ; le lendemain, à la télévision, elle refuse tout net d'évoquer le sujet. Dans ses tentatives pour présenter une personnalité compréhensible, la façon dont Ségolène Royal se dépeint à présent se résume souvent à une attitude de victimisation doublée d'une exaltation déplacée.
Lorsqu'on lui demande de détailler ses propositions de manière plus précise et qu'elle se sent débordée, elle se plaint d'être bousculée par des bureaucrates et évacue tout doute raisonnable en prétendant qu'elle est la seule à bénéficier d'un accès divin au sentier lumineux de l'avenir : "Je vais apporter la preuve obstinée, permanente, acharnée, que c'est moi qui incarne et réaliserai le changement du fait de ma volonté de bouger en profondeur les choses et du regard neuf que je porte sur le fonctionnement de la société."
Mais lorsque le débat politique se fait plus rude - même s'il n'est pas aussi brutal que cela au regard des standards internationaux - elle se sent aussitôt insultée. La personnalité originale et anti-establishment qui, en 2006, avait suscité autour d'elle un intérêt dépassant largement les limites de la gauche, s'est aujourd'hui largement diluée. La seule nouveauté qu'elle offre désormais est de se présenter délibérément comme le symbole victimisé d'une nation de victimes, d'une société de doléance dans laquelle les honnêtes gens se sentent floués et ont l'impression qu'on leur en demande trop : trop de travail, trop de patience, trop de détermination.
Si Ségolène Royal incarne une perspective de changement profond, c'est celle du glissement de la vision qu'a la France d'elle-même vers un statut de victime, un dénominateur commun inconnu jusqu'alors dans une histoire plus marquée par la réussite universelle que par une humiliation individuelle généralisée. Au fond, la candidature de Royal véhicule - et légitime - une notion de déclin national qui va bien au-delà des vraies difficultés françaises et minimise la réelle capacité du pays à remonter la pente.
Au final, incapable de proposer un avant-goût significatif de ce que serait la vie durant ses cinq années de présidence, Royal ne peut guère faire plus que demander aux Français de s'en remettre à ses instincts. Mais maintenant que sa mystique a perdu son éclat, cela ne peut qu'entrer en contradiction avec les vastes questions qui restent ouvertes sur sa compétence, sa crédibilité et sa capacité à diriger."
(Traduit de l'anglais par Gilles Berton)
John Vinocur "International Herald Tribune"/ New York Times Syndicate
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Le degré zéro de la politique
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Rocard vend la mèche
"Si Nicolas Sarkozy est élu dans quelques semaines, nous n'aurons aucune excuse. L'UMP gagnera les élections législatives qui suivront; et pendant cinq ans, la France va souffrir.
Tous les Français ne souffriront pas de la même façon : les plus riches vivront encore mieux. Les classes moyennes et les petits salariés vivront plus mal. Les exclus seront plus seuls que jamais.
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Nous pouvons éviter ce gâchis social dont la majorité des Français ne veut pas. Comment? Simplement, en unissant nos forces avec ceux qui sont les plus proches de nous. Ceux qui pensent comme nous que le marché doit être régulé, que l'Etat doit défendre la solidarité, que l'égalité des chances doit être assurée pour tous et entre toutes les générations.
Socialiste et européen depuis toujours, j'affirme que sur les urgences d'aujourd'hui rien d'essentiel ne sépare plus en France les sociaux-démocrates et les démocrates-sociaux, c'est-à-dire les socialistes et les centristes. Sur l'emploi, sur le logement, sur la dette, sur l'éducation, sur l'Europe, nos priorités sont largement les leurs. Sur la société, sur la démocratie, sur les femmes, sur l'intégration, sur la nation, nous partageons les mêmes valeurs. Isolés, ni eux ni nous, n'avons aucune chance de battre la coalition de Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen. Mais rassemblés avec les Verts, la gauche sociale-démocrate et le centre démocrate-social constituent une majorité dans le pays. Et dans deux semaines elle peut devenir la majorité réelle. C'est la chance de la France.
Il ne faut pas attendre l'après-second-tour pour créer la dynamique de l'alliance. Dans quelques jours, les Français décideront qui, de François Bayrou ou de Ségolène Royal, sera le mieux à même de battre Nicolas Sarkozy. Et ils le feront d'autant mieux qu'ils sauront que, dans tous les cas, une alliance sincère et constructive défendra au second tour puis aux législatives un projet commun d'espoir pour la France.
J'appelle donc François Bayrou et Ségolène Royal, avant le premier tour, à s'exprimer devant les Français pour s'engager dans la voie de cette alliance. Qu'ils fassent confiance aux Français pour que les Français leur fassent confiance.
Je ne me prononce qu'au nom d'une seule ambition : l'amour de mon pays. L'envie que la France retrouve confiance en elle; que nos jeunes portent l'espoir d'une vie meilleure; que notre Etat se modernise dans le respect de chacun; et que triomphent nos idéaux démocratiques dans un monde en mouvement.
Pour la première fois depuis longtemps, j'atteste que ce chemin nous est ouvert. Nous pouvons déplacer les lignes politiques pour qu'elles soient fidèles à nos convictions. Nous pouvons faire repartir la France sur les rails du progrès économique, de la justice sociale, d'une démocratie impartiale et apaisée. Offrons ce choix aux Français et je suis sûr qu'ils l'approuveront.
Si nous ne saisissons pas cette chance, oui nous n'aurons aucune excuse…" Michel Rocard
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Besson persiste et signe
« J’avais des inquiétudes depuis longtemps », a déclaré Eric Besson, auteur d’un brûlot contre Ségolène Royal (« Qui connaît Madame Royal ? »). « J’ai failli quitter le PS au moment des jurys populaires », a précisé le député de la Drôme avant d’ajouter ne pas savoir « ce qu’est la démocratie participative », critiquant l’un des axes majeurs de la campagne de Ségolène Royal dont les jurys populaires étaient une émanation.
Il a au passage remis en cause la méthode de Ségolène Royal qui concentre le pouvoir entre ses mains.
« Je ne roule pour strictement personne. Je souhaite dire ma part de vérité », a-t-il expliqué, rejetant les intentions qu’on lui prête de vouloir détruire la campagne de Ségolène Royal et refusant de dire pour quel candidat il votera le 22 avril.
L’ancien secrétaire national du PS à l’économie a dénoncé l’« obscurantisme et l’immobilisme » du PS, évoquant tour à tour la réforme des retraites, la généralisation des 35H, la fiscalité ou le nucléaire. Autant de sujets sur lesquels il avoue ne pas savoir comment les socialistes comptent s’y prendre pour réformer. Il a cité comme exemple le nucléaire, domaine dans lequel la candidate socialiste a réclamé un moratoire. « Chaque fois que la candidate ne sait pas trancher, elle réclame un moratoire. Moi, je réclame un moratoire sur les moratoires », a conclu le député de la Drôme.
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Impitoyable Zemmour
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Ségolène sait parler aux éléphants
Ils s'étaient donné rendez-vous quelques instants plus tôt devant l'usine Porcher, menacée par des licenciements. Accueillie par des salariés, Mme Royal parle d'"ordre économique juste", d'"obligation, pour les entreprises, de rendre des comptes". A ses côtés, "DSK" affiche un sourire distrait et expédie, en dix-sept secondes, un commentaire sur "ceux qui soutiennent la campagne, comme moi, autant que je le peux". Il affiche la même attitude modeste un peu plus tard sur le minuscule podium installé sur une place de la commune. "Dominique n'est pas un éléphant, cela ne fait pas longtemps qu'il est reconnu comme un dirigeant du PS, assurait son ami Christophe Borgel, candidat aux législatives en Seine-Saint-Denis. Il apporte sa pierre à la victoire."
"SOLDATS"
Le soir, à Charleville-Mézières, devant un bon millier de personnes, M. Strauss-Kahn a fait le travail, critiquant François Bayrou - "Ségolène, elle fait campagne avec 100 propositions, François Bayrou fait campagne sans proposition" - et Nicolas Sarkozy : "Sur aucun sujet, il n'essaye d'élever la France. Sur l'Europe, il propose un mini-traité, une petite chose ; sur la France, il est en repli". Mais il doit lui-même dissiper la drôle d'impression qui règne dans son tandem avec Mme Royal. "Hier, à la télévision, elle nous disait qu'il faut qu'elle se sente libre, elle a raison, c'est sa force !, s'est-il exclamé. On n'a pas besoin de commentaires dans cette campagne mais de soldats, et les soldats n'ont pas d'états d'âme mais des états de service." Le "soldat" Strauss-Kahn a assisté, muet, à l'échange entre la candidate et les journalistes au cours duquel elle a expliqué que la présence de son ancien rival représentait "comme Laurent Fabius, un appui très important" mais qu'il s'agissait d'une "contribution prévue de longue date", faisant suite au travail qu'il a fait sur la fiscalité "avec deux collègues". Il "faut avoir, à un moment, la force de se situer au-dessus des partis politiques, tout en s'appuyant sur eux", dit la candidate. " Je suis la seule à proposer ce contrat direct avec les Français." Vendredi, Mme Royal a multiplié les rencontres avec les salariés, les parents d'élèves et la population. De plus en plus, elle privilégie les discours en plein air sur les places publiques, comme à Saint-Brice-Courcelles, où les notes d'une petite fanfare se mêlaient avec un air de Diam's. "J'avance droit devant, le drapeau à la main", commentait en aparté Mme Royal. Samedi, ce devait être au tour du "soldat" Jospin de battre la campagne, dans le Pas-de-Calais, mais sans la candidate.
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Enfin la vérité sur Ségolène Royal !
Eric Besson, voterez-vous Ségolène Royal à l'élection présidentielle ?
Il y a quelques semaines, vous faisiez encore campagne pour elle…
Il y a quelques semaines, je n'étais pas encore libre. Et sans doute pas mûr dans ma tête. J'étais secrétaire national du Parti socialiste, chargé de l'économie. J'étais un camarade dirigeant, dévoué et travailleur , qu'on envoyait au front des médias pour défendre la cohérence d'un programme qui s'élaborait au gré des inspirations de la candidate ou de son entourage. Je faisais mon travail et je masquais mes doutes. J'étais dans une histoire, dans un parti pris de fidélité à mon parti et à la candidate qui avait été choisie. (…)
Non. Ce serait trop commode de s'en sortir comme ça. Si je suis avec vous aujourd'hui, si j'ai décidé de faire ce livre, ce n'est pas par vengeance, ou pour purger je ne sais quelle humiliation. Je le dis sans passion aucune, calmement mais fermement : ce que construit Ségolène Royal dans cette campagne présidentielle est mensonger et dangereux, pour la gauche et pour la France. Elle prétend porter une rénovation démocratique? En réalité, elle construit un pouvoir personnel. Elle attise la méfiance envers les élus et la démocratie représentative. Elle joue de sa victimisation, elle instrumentalise le féminisme, les souffrances des femmes et celles des exclus, pour asseoir son pouvoir. Elle promeut une démocratie participative qui n'est que mascarade. Elle fait croire aux citoyens qu'ils seront les inventeurs de son programme, les vrais héros de son aventure? Tout le monde sait que c'est faux. Seule sa propre gloire la motive. Elle use et abuse de démagogie. Elle prétend briser des tabous, mais elle ne fait qu'accompagner l'opinion dans ses pulsions majoritaires. Et quand elle rencontre une résistance, elle édulcore, se réfugie dans le flou, ne précise rien. Alors, tout est possible, tout peut arriver. Rien ne peut être débattu, discuté, argumenté, puisque rien n'est clair. A l'arrivée, c'est l'arbitraire, des décisions incompréhensibles, l'opinion flattée, distraite, amusée, et des catastrophes économiques programmées…
Vous exagérez…
Non. C'est vous qui ne réalisez pas. En janvier dernier, Ségolène Royal avait décidé, d'une phrase, de rayer tout notre avenir énergétique. Ça s'était fait dans une discrétion émouvante, au détour d'une lettre-réponse qu'elle envoyait à Nicolas Hulot : une lettre qu'un conseiller avait rédigée et qu'elle avait signée, comme ça ! D'un coup, elle s'engageait à amener la part des énergies renouvelables à 50% – et non plus 20%, notre engagement initial, déjà très ambitieux. De fait, elle tuait le nucléaire et elle hypothéquait notre avenir industriel… Et ce sans en avoir débattu, sans en avoir discuté, sans avoir argumenté, ne serait-ce qu'une fois, avec des industriels, des élus ou des experts – ou même, tout simplement, à la télévision par exemple, devant les Français! Non. C'était décidé, comme ça, à la sauvette!
Elle ne dit plus cela…
Exact. Elle est revenue à la position initiale du PS – on l'a appris soudain dans son discours-programme de Villepinte [le 11février], décision royale tombée d'en haut ! Mais, avant, cela a duré des semaines; des semaines de tractations internes, obscures, éreintantes, où j'ai eu l'impression d'évoluer dans les arcanes d'une cour d'Ancien Régime, entre favoris et conseillers! On y reviendra, j'insiste. Un autre jour, elle a expliqué au peuple qu'il faudrait choisir entre un porte-avions nucléaire et le budget de l'éducation nationale! Comme si on pouvait, décemment, mettre en balance, opposer la défense nationale et l'éducation… Démagogie pure. Enterrement délibéré de toute notre culture de gouvernement. Et je ne vous parle pas, pas encore, de l'archaïsme qui sous-tend sa pensée : une détestation sourde de la modernité, de la science, de la raison et du progrès…
Vous auriez pu vous entendre…
Mais la fausseté de la démarche était telle – est telle, continuellement – qu'elle obère tout. Ses propres valeurs, elle ne les tient pas. Vous vous souvenez des centres fermés et de l'encadrement militaire pour les jeunes délinquants ? Ce tabou brisé dont on avait tant parlé, au printemps dernier? Pouvez-vous me dire où en est cette proposition aujourd'hui? Aux dernières nouvelles, il s'agirait d'organiser des camps humanitaires pour jeunes délinquants en Afrique, encadrés par des soldats ou des gendarmes… Mais c'est une blague ? Le développement, je sais ce que c'est. L'Afrique, je connais ses besoins. Le tiers-monde, ce n'est pas un terrain de jeu pour petits Français à problèmes, qu'une politique rouée voudrait rééduquer de façon exotique. (…) Que des militaires viennent appuyer et accompagner le travail des éducateurs, cela ne me choque en rien. Mais toute une frange faussement humaniste de la gauche a été heurtée dans sa bonne conscience. Manque de chance, ces gens-là étaient précisément des partisans de Royal. Alors, elle a battu en retraite, émoussé sa doctrine, inventé quelque chose de poisseux et consensuel, donc de parfaitement indigne! Et c'est cela, la politique autrement?
Qu'est-ce qui vous a réveillé?
Le hasard, ou la chance. On n'a pas toujours l'occasion de redevenir libre. Pour moi, c'est un événement fortuit qui en a entraîné un autre, puis un autre. Un agacement d'un moment, qui a provoqué des blessures puis une rupture. Et qui m'a ouvert les yeux… Ça commence à Villepinte, où Ségolène Royal a présenté son programme. Les fameuses 100propositions, que l'immense sagesse des débats participatifs avait inspirées… Vaste blague, évidemment, puisque tout s'est décidé entre Ségolène et ses conseillers, dans l'opacité la plus insupportable, à l'insu même des dirigeants du PS ! (…)
Racontez Villepinte…
Quand j'entre dans la salle, François Hollande est en train de faire un numéro d'anthologie sur le droit opposable et ses variantes : droit opposable au logement, aux crèches, aux maisons de retraite… Il se moque des propositions de Nicolas Sarkozy, sur le fond, mais avec une verve comique épatante. C'est pour ces moments-là que j'ai aimé François Hollande… Le seul problème est que nous pourrions nous-mêmes, socialistes, être la cible de ses moqueries. Le droit opposable au logement, dont François est en train de se moquer, il est dans notre programme…
Disons qu'il avait eu un trou de mémoire… Ou, comme tous les grands acteurs, il n'avait pas voulu se priver d'une belle réplique…
Dont acte. Et ensuite ?
A midi, on se retrouve autour d'un buffet froid. Il y a quelques secrétaires nationaux, quelques artistes, les familles des nouveaux seigneurs – les écuyers de la candidate… Au milieu de ce brouhaha, Jean-Louis Bianco, le directeur de sa campagne, se lève et égrène les propositions que va donner la candidate dans l'après-midi. Tout ça dans un joyeux désordre organisé. J'essaie de capter ce qu'elle va annoncer. Je m'aperçois que ça va charger la barque en termes de dépenses. Je comprends qu'il va falloir revoir notre chiffrage. Et je réalise, également, que François Hollande, compagnon de la candidate et premier secrétaire du PS, découvre visiblement les propositions en même temps que moi! Plus tard, pendant le discours de Ségolène, je verrai que Bianco lui-même sera pris au dépourvu, quand sa candidate modifiera son texte, à l'inspiration du moment. Deux ou trois fois, je vais me tourner vers Jean-Louis pour lui faire un petit signe d'un air de dire : "Ce n'est pas ce que tu m'as dit." Il me fait un autre petit signe d'un air de dire : "Oui, mon vieux, ce sont les charmes du métier. Je n'y suis pour rien." Je vous résume. Pouvoir personnel de fait, affaiblissement des élus et des contre-pouvoirs, diabolisation morale de ceux qui s'opposent au bien… C'est quoi politiquement? Ce n'est pas de la gauche… Je sais. Dites "populisme", pour rester modéré. On est en France, pas en Amérique latine, même si certaines ressemblances sont troublantes… Si elle l'emporte, elle devra gouverner. La raison l'emportera… Si elle gagne, je plains son premier ministre. Il devra appliquer une politique imprécise, sous l'égide d'une présidente invitant au culte de la personnalité, tournant le dos à toute l'histoire de la gauche progressiste… Je ne sais pas où cela mènera. Je pense qu'on est sur une pente très dangereuse pour la France, si elle gagne.
Si elle perd, le PS, qui aura abandonné ses principes et son identité pour une illusion, sera une nouvelle fois en crise majeure. J'en serai triste, au moins pour tous les militants, que j'aime et respecte, et pour tous ceux qui placent leurs espoirs dans le parti. Mais je préfère voir le PS obligé d'opérer enfin sa mue et devenir un parti réformiste assumé, plutôt que de risquer l'embolie de mon pays.
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Bayrou balance grave !
Sur Jean-Louis Borloo : ""Il est à la recherche du meilleur cheval pour entrer à Matignon"
Sur le brillantissime Philippe Douste-Blazy : "Il tape sur commande"
Sur Simone Veil : "Son ralliement est plus dicté par la rancoeur que par la raison". Une "rancoeur" qu'il attribue, au-delà de l'échec de la liste qu'elle conduisait aux élections européennes en 1989, alors qu'il était son directeur de campagne - "le problème, c'est que certains lui avaient fait croire qu'elle ferait beaucoup plus que ce qu'elle était en mesure de réaliser"Sur Valéry Giscard d'Estaing : à la question de savoir quelle serait sa réaction si VGE soutenait Sarkozy, la réponse du Béarnais est sans ambages : "Franchement, ce n'est pas ce qui pourrait m'arriver de pire"
A tout seigneur, tout honneur, c'est à Sarko qu'il réserve ses meilleures piques : " Sarkozy va continuer à essayer d'aligner toujours plus d'élus, toujours plus de grands anciens, toujours plus de promesses, poursuit le candidat centriste. Il croit qu'en ayant les élus on a les électeurs, qu'en montrant les anciens on a les élections, qu'en faisant des promesses on a les suffrages. Il fait exactement ce que faisait Balladur en 1995. Il n'a toujours pas compris que les électeurs ne s'achètent pas."
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De quoi mettre tout le monde d'accord !
Toutes griffes dehors
En difficulté dans les sondages (doux euphémisme), la voilà qui montre les dents et vient sur le terrain favori du premier flic de France, alias "la matraque" (dixit Chirac), à savoir l'invective et la provocation.
Déjà très remontée contre Sarko lors de son voyage la semaine dernière aux Antilles, où elle a dénoncé sa conception "clanique" du pouvoir, la candidate socialiste semble se rappeler qu'elle représente un parti de gauche. Devant 3.500 personnes, jeudi soir à Grenoble, elle s'en est prise à nouveau à son rival de l'UMP, que dix sondages donnent vainqueur pour la présidentielle, depuis le 15 janvier."Je ne veux pas de cette société du "tous contre tous et du chacun pour soi" qu'un autre nous prépare, je ne veux pas d'un projet où la jeunesse est infantilisée, considérée comme une menace, un danger", a affirmé Mme Royal lors d'un débat participatif consacré à la jeunesse.Marie-Ségolène n'y est pas allé avec le dos de la cuillère : "On pourra envoyer tous les bataillons de police et de gendarmerie que cela n'y changera rien, par les mots de la provocation, rien n'est réglé", a-t-elle lancé.Dans un final flamboyant, elle a accusé à mots couverts le numéro deux du gouvernement de rechercher "l'organisation de l'insécurité" afin d'en faire "un argument de campagne pour faire peur" et a fustigé "les médias amis du pouvoir, qui relaient tous les coups, tous les pièges, toutes les chausses-trappes". Sarkozy tremble déjà.
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Tempête dans un verre d'eau autour de la note des RG sur Bruno Rebelle, proche de Ségolène Royal
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Hiver 2007 : mort de l'Abbé Pierre
Bayrou va-t-il créer la surprise ?
Il est vrai qu'avec les bourdes qu'accumule Ségolène Royal, le Béarnais n'aura bientôt plus grand mal à lui brûler la politesse. Auquel cas, tout deviendrait possible. Tant le côté agité de Sarkozy continue d'effrayer nombre de Français.
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Du trou d'air à la chute libre... dans les sondages
Nicolas Sarkozy obtiendrait au premier tour de la présidentielle 35% des suffrages (+2 points) devant Ségolène Royal (31%, -2) et battrait la candidate socialiste au second tour par 52% contre 48%, selon le baromètre TNS Sofres/Unilog pour RTL, Le Figaro et LCI, rendu public ce dimanche. Jean-Marie Le Pen (FN) recueille 13% d'intentions de vote (+1,5 par rapport à décembre) et François Bayrou (UDF) 9% (+1). Aucun autre candidat ne dépasse 3% dans les intentions de vote: Olivier Besancenot, Marie-George Buffet obtiennent 3%, Dominique Voynet et Arlette Laguiller 2%, Philippe de Villiers 1%, Corinne Lepage et Nicolas Dupont-Aignan 0,5%. Le candidat de CPNT Frédéric Nihous est crédité de moins de 0,5%.Au second tour, Nicolas Sarkozy l'emporte quel que soit son adversaire: il obtiendrait 52% face à Ségolène Royal (48%). Mais 22% des personnes interrogées n'ont pas exprimé d'intention de vote. Le président de l'UMP recueillerait 56% dans un duel avec François Bayrou (44%) et 85% dans un duel avec Jean-Marie Le Pen (15%).Ségolène Royal l'emporterait face à François Bayrou par 57% contre 43%, et face à Jean-Marie Le Pen par 78% contre 22%.L'intérêt pour l'élection présidentielle augmente. 74% des personnes interrogées (+3 par rapport à décembre) disent s'intéresser "assez ou beaucoup" au scrutin. A l'inverse, 26% (-3) affirment s'y intéresser "peu ou pas beaucoup". Dans les motivations du vote, arrivent en tête la lutte contre le chômage, citée par 44% des personnes interrogées, et l'amélioration du pouvoir d'achat (34%). Viennent ensuite la lutte contre la pauvreté et le financement de la protection sociale (32%), la lutte contre l'insécurité (28%) et la protection de l'environnement (27%).Interrogés sur le discours d'investiture de Nicolas Sarkozy, le 14 janvier devant l'UMP, 72% des Français indiquent l'avoir soit lu ou écouté en totalité ou en partie, soit en avoir entendu parler (médias et entourage). 87% de cet échantillon ont trouvé le candidat UMP "déterminé", 63% "rassembleur", 56% "sincère", 55% "convaincant", 49% "rassurant". Ce baromètre a été réalisé les 17 et 18 janvier par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 personnes majeures (méthode des quotas).
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Montebourg au piquet
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