Elle ne s'arrête jamais !

Dimanche 6 mai au soir, 21 heures. Ségolène Royal harangue la foule de ses partisans, un large sourire aux lèvres.
A croire que c'est elle, et non pas Nicolas Sarkozy, qui vient d'être élu président de la république. Rien dans son attitude n'indique qu'elle vient de se prendre une veste monumentale : moins de 47% des voix, soit le plus mauvais score de la gauche au second tour de la présidentielle depuis 1965. Pourtant, fière et bravache jusqu'au bout, elle tient à afficher sa différence d'avec le Jospin mauvais perdant de 2002. Elle au moins ne fournira pas à ses adversaires l'occasion de la voir en colère à la télévision. Il est vrai qu'après le débat, il y aurait comme une impression de déjà vu.

Mais surtout, elle sait bien que les éléphants vont lui faire la peau, elle qui vient de perdre cette élection donnée pas son camp comme imperdable, il y a six mois encore. Après que la gauche ait gagné toutes les élections depuis 2002. Alors que le président sortant affiche un bilan calamiteux. Moins de 30% des Français font confiance à un Chirac finissant, qui aura raté sa sortie. Au plan économique et social : élu sur le thème de la réduction de la fracture sociale, celle-ci n'a cessé de s'amplifier. Au plan de l'éthique : l'affaire Clearstream qui a opposé les numéros un et deux du gouvernement pendant plusieurs mois, est encore dans toutes les mémoires. Alors qu'elle était opposée à celui qui incarne, à tort ou à raison, jusqu'à sa caricature le plus le goût du pouvoir et le libéralisme sans complexe.

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Comments:
Ce soir-là, elle est montée sur une estrade pour se faire plus grande qu'elle n'est. Un symbole à l'image de sa candidature...
 
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