Le degré zéro de la politique
Dans la dernière ligne droite, Ségolène Royal a enfin su trouver les mots justes pour s'adresser aux électeurs - ou plutôt aux électrices - et les convaincre de voter pour elle. La qualité de son programme ? Ses résultats à la tête de la région Poitou-Charente ? Sa probité ? (malgré sa résidence secondaire à un prix défiant toute concurrence) La qualité de ses collaborateurs ? Rien de tout cela. Beaucoup mieux : le simple fait qu'elle est... une femme. Il fallait y penser !
Ainsi, ce week-end dans le Pas-de-Calais, n'a-t-elle pas hésité à mettre explicitement son sexe en avant comme suprême argument, au terme d'un discours asséné sous un soleil de plomb. "Je l'assume comme un atout, c'est une force extrêmement puissante d'incarnation du changement. En un an, je n'ai pas beaucoup mis ça en avant dans la campagne (sic, sic, sic), mais c'est très présent dans la presse internationale, qui se demande : "Est-ce que la France va oser ?"" Elle imagine la suite : "Quand il y aura trois femmes au G8, Angela Merkel, Hillary Clinton et moi, ça aura de l'allure, non ?"
En d'autres termes, votez pour moi non pas pour ce que je dis, pour ce que je pense, pour ce que je peux faire pour la France mais en raison de mon sexe. Ne serait-ce pas précisément la négation de la politique ?
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