Immigration choisie… Pression sociale contenue

Adepte autoproclamé du parler vrai, Nicolas Sarkozy serine à l’envie qu’il dit ce qu’il pense. A la différence de beaucoup de ses confrères, qui, eux, seraient abonnés à un sabir politique incompréhensible de la France d’en bas. Ce qui expliquerait, entre autres, pourquoi l’électeur lambda se détourne de la politique. Belle image d’Epinal ! Trop belle. Ce serait une erreur que de prendre le premier flic de France au pied de la lettre. Le toujours numéro 3 du gouvernement est plus subtil qu’il n’y paraît.
Sa loi sur l’immigration « choisie » en est une nouvelle illustration. A première vue, en considérant la seule défense de ses intérêts, la France est libre d’accueillir qui elle désire. Quand bien même cette politique ne ferait pas l’affaire de certains pays africains, ainsi dépossédés de leurs élites. La majorité des électeurs ne peuvent qu’approuver. Et s’imaginer qu’il s’agit bien ainsi de défendre leurs intérêts.

Sarkozy, en digne héritier social
de son mentor Balladur

Et si c’était tout le contraire. Si, ce faisant, Sarkozy s’inscrivait dans la lignée de son maître en politique, Edouard Balladur. Celui-là même qui, en 1964, alors conseiller aux Affaires Sociales de Pompidou, affirmait : "La France doit disposer d’une réserve de main-d’œuvre lui permettant de freiner l’inflation salariale." Ce que son patron, à l’époque premier ministre, formulait en ces termes choisis : « L'immigration est un moyen de créer une certaine détente sur le marché du travail et de résister à la pression sociale ». Rappelons-nous qu’à cette époque le marché du travail était favorable aux employés. Ce n’est plus le cas depuis longtemps. Mais la situation est près de s’inverser. Le papy-boom est à nos portes. Des milliers de cadres vont partir à la retraite dans les cinq prochaines années. Le rapport de force employeur-salarié basculera alors en faveur de ces derniers. Ce dont les (nombreux) amis patrons de Sarkozy commencent à s’émouvoir. Perspective insupportable, qu’en fondé de pouvoir du capitalisme français, Nicolas Sarkozy se doit de conjurer. Mais en avançant masqué. Rien de tel, pour ce faire, que de convoquer les mânes de la défense des intérêts supérieurs de la nation.

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Comments:
Rappel historique bien utile, qui remet en perspective les décisions actuelles.
 
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