Comme si de rien n'était !
Accusé par "le Canard enchaîné", en marge de l'affaire Clearstream, de détenir un compte au Japon crédité de la modeste somme de 45 M€, et alimenté par une mystérieuse fondation culturelle, Chirac s'est fendu d'une déclaration télévisée. L’information révélée par le journal satirique provient d’un document de la DGSE. On y apprend que le président de la Tokyo Sowa Bank (banque qui aurait hébergé le compte en question), Shoichi Osada, était un proche de Jacques Chirac, et qu’il a été incarcéré dans son pays pour faillite frauduleuse en 2000. Autant d’éléments troublants quand on connaît par ailleurs l’amour du président français pour le Japon et les nombreux voyages qu’il y effectue régulièrement. Mais ce dernier n’a pas jugé utile de se défendre, mais a, au contraire, choisi de dénoncer « la dictature de la rumeur » et de « la calomnie ». Non content d’ignorer la crise politique et judiciaire qui ébranle sa fin de mandat, il s’est payé le luxe de décerner un satisfecit à son gouvernement : "Grâce aux efforts des Français, grâce aux réformes entreprises par le gouvernement, nous avons un chômage en baisse depuis un an et une croissance positive qui s’accélère. Jamais je n’accepterai de laisser gâcher une telle chance pour la France." Les Français sont-ils priés de lui dire merci ? En bonne logique, le Président a donc complimenté son premier ministre : "Je l'ai dit ce matin en conseil des ministres: je fais toute confiance au gouvernement de Dominique de Villepin pour conduire la mission que je lui ai confiée et j'attends de lui qu'il accélère son action." En mettant Sarkozy aux arrêts de rigueur ?
La blague du jour
Fort du soutien présidentiel, Villepin s’est une nouvelle fois distingué par son mépris des réalités et en se gargarisant de ces grands mots creux qu’il affectionne tant : "Dans cette période troublée, plus que jamais, nous devons veiller aux intérêts des Français." Au point de déclarer, de manière surréaliste : "Nous ne pouvons pas laisser les Français confrontés à cette hausse du prix du pétrole. J'y travaille. » On ne sait pas si la France manque de pétrole. En tout cas, Villepin ne manque pas d’air.
Un pacte secret
entre Villepin et Chirac ?
On pourrait s’interroger sur ce que cache ce soutien quasi suicidaire de Chirac à Villepin. Contre toute logique politique, c'est en effet bien plus Chirac qui soutient son premier ministre que le contraire. C’est peut-être que leur sort est lié par de lourds secrets. Après l’échec de la dissolution en 1997, dont Villepin n’était pas le dernier à avoir vanter les mérites (au point d'y avoir gagné le surnom de "grand stratège" dans la bouche de Bernadette Chirac), la rumeur de son départ de l’Elysée courait dans le Tout-Paris de la politique et des affaires. Et pourtant, le secrétaire général de l’Elysée qu’il était alors, restait on ne peut plus stoïque, allant répétant que Chirac ne pouvait pas le lâcher car maintenant qu’il l’avait fait entrer dans le "saint des saint", il savait trop de choses. Si bien qu’à l’extérieur du système chiraquien, il deviendrait "une bombe à retardement". Cette anecdote est rapportée dans le bouquin désormais célèbre de Franz-Olivier Giesbert, au titre prémonitoire : "la tragédie du président".
Cet article est également paru sur le quotidien en ligne Agoravox fondé par Joël de Rosnay.
Les best-sellers politiques
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Fort du soutien présidentiel, Villepin s’est une nouvelle fois distingué par son mépris des réalités et en se gargarisant de ces grands mots creux qu’il affectionne tant : "Dans cette période troublée, plus que jamais, nous devons veiller aux intérêts des Français." Au point de déclarer, de manière surréaliste : "Nous ne pouvons pas laisser les Français confrontés à cette hausse du prix du pétrole. J'y travaille. » On ne sait pas si la France manque de pétrole. En tout cas, Villepin ne manque pas d’air.
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entre Villepin et Chirac ?
On pourrait s’interroger sur ce que cache ce soutien quasi suicidaire de Chirac à Villepin. Contre toute logique politique, c'est en effet bien plus Chirac qui soutient son premier ministre que le contraire. C’est peut-être que leur sort est lié par de lourds secrets. Après l’échec de la dissolution en 1997, dont Villepin n’était pas le dernier à avoir vanter les mérites (au point d'y avoir gagné le surnom de "grand stratège" dans la bouche de Bernadette Chirac), la rumeur de son départ de l’Elysée courait dans le Tout-Paris de la politique et des affaires. Et pourtant, le secrétaire général de l’Elysée qu’il était alors, restait on ne peut plus stoïque, allant répétant que Chirac ne pouvait pas le lâcher car maintenant qu’il l’avait fait entrer dans le "saint des saint", il savait trop de choses. Si bien qu’à l’extérieur du système chiraquien, il deviendrait "une bombe à retardement". Cette anecdote est rapportée dans le bouquin désormais célèbre de Franz-Olivier Giesbert, au titre prémonitoire : "la tragédie du président".
Cet article est également paru sur le quotidien en ligne Agoravox fondé par Joël de Rosnay.
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