"Tous les indicateurs sont au vert. L'économie française va très bien. Cette croissance économique représente du jamais-vu depuis 20 ans..." Des phrases à l'avenant, Thierry Breton, le toujours ébouriffé ministre de l'économie, en a usé et abusé au-delà de l'entendement, la semaine dernière, sur les plateaux radios et télés. Pourquoi une telle effervescence en plein mois d'août ? On sait le ministre de l'économie généralement moins avare de ses propos que de résultats, et plus enclin à l'autosatisfaction qu'à l'autocritique. Mais là, tout de même, ça frisait la surchauffe ! On s'est dit qu'un tel déferlement médiatique reposait forcément sur le début d'une bonne nouvelle. Apparemment, c'est bien le cas. La croissance a atteint, selon les chiffres de l'Insee, 1,1% au deuxième trimestre. Soit 4,4% en projection annuelle. Mieux que les Etat-Unis ! Sauf que ... 1/ Ces chiffres sont provisoires. 2/ Un tel niveau de croissance a déjà été atteint en France, contrairement aux propos de l'ex-PDG de France-Télécom. C'était en 2000 sous le gouvernement du vrai-faux retraité de l'Ile de Ré. 3/ Les indicateurs sont loins d'être tous au vert : le déficit du commerce extérieur au premier semestre est de 13 milliards. Ce chiffre représente environ l'
excédent mensuel du commerce extérieur allemand. 4/ La dette de l'Etat représente 66,6% du PIB : un record !
Certains économistes ne s'en sont pas laissés conter. Le
Canard enchaîné rapporte les propos d'Alexandre Bourgeois de Natexis : "
Il serait illusoire de croire que tout a changé en une seule journée. Nous ne sommes pas passés en quelques instants de la croissance molle à une situation exceptionnellement favorable, du type croissance forte à l'américaine (3,5% attendus cette année) ou à la chinoise (10% au bas mot)... La croissance française reste molle. Elle l'est tout simplement un peu moins qu'on ne pouvait le craindre jusqu'à présent. L'économie n'est manifestement pas une science exacte.
# © 2005 Présidentielles 2007 : 17.8.06

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