Chirac et Villepin vilipendés par leur propre camp
On savait que le gouvernement n'était plus majoritaire dans le pays. On sait maintenant qu'il ne l'est plus même dans sa propre majorité. Cette semaine, les ténors de l'UMP et de l'UDF s'en sont donnés à coeur joie. En comparaison, les critiques du PS font figure de soutien au duo de choc qui dirige le bateau ivre de l'Etat.
C'est Edouard Balladur qui a ouvert le feu le premier après l'allocution abracadabrantesque de Chirac. "Le CPE est mort, tout le monde le sait" a déclaré avec gourmandise l'ennemi juré de Villepin, comme le rappelle Franz-Olivier Giesbert dans "la tragédie du Président".
Le président du groupe UDF à l'Assemblée, Hervé Morin, a osé dire ce que tout le monde pense tout bas : "Chirac devrait démissionner pour mettre un terme à cette période de fin de régime avec un président de la République totalement discrédité"."Si le président de la République avait un jour une attitude gaulliste ou gaullienne, c'est lui qui démissionnerait", a-t-il déclaré dans les couloirs du palais Bourbon, en expliquant que la nomination d'un nouveau Premier ministre ne "changerait rien".
Le député sarkozyste Thierry Mariani a estimé mercredi que Villepin "peut partir" si tel est son souhait. Commentant les propos de Villepin selon lesquels il ne laisserait à "personne d'autre le soin de tirer les conclusions qui s'imposent" des discussions ouvertes entre les parlementaires UMP et les syndicats, il a fustigé : "Quand on est Premier ministre, on cherche à convaincre le peuple. On ne cherche pas à rester par chantage vis-à-vis des uns et des autres, autrement on n'a rien compris à la politique." Et de rajouter : "Est-ce qu'il est en état de faire des menaces?" "Aujourd'hui il y a une incompréhension totale. Pour faire du chantage ou des menaces, il faut être en situation de force".
L'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, estime que "la désorganisation des institutions a atteint un niveau inconnu depuis le début de la Ve République", avec la crise du CPE, dans une tribune parue dimanche dans "le Journal du Dimanche.""Le président de la République, auquel la Constitution fixe comme première mission de "veiller au respect de la Constitution", a signé et promulgué une loi votée par la Parlement. D'une manière surprenante, il annonce le même jour que cette loi ne sera pas appliquée. En vertu de quels pouvoirs?", s'interroge VGE. "Il est grand temps de sortir de ce bourbier", juge-t-il, car "le fonctionnement normal des institutions doit être rétabli".
A la veille de la décision attendue lundi sur la réforme du CPE, le président de l'UDF, François Bayrou a estimé dimanche matin que ne pas abroger cette disposition "serait jeter un bidon d'essence sur le feu". "Le plus tôt sera le mieux dans l'annonce officielle de la suppression du CPE", a-t-il déclaré sur France Inter, ajoutant que "tout le monde sait que c'est acquis".
Jugeant qu'il n'y a "aucun autre moyen de sortir de cette crise", François Bayrou "ne croit pas du tout que Dominique de Villepin soit en situation de relancer une épreuve de force qui ferait à nouveau flamber la contestation dans le pays". "S'il y a une once de responsabilité chez le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur, ils doivent aujourd'hui mettre un terme à ce vaudeville, à cette pièce qu'on nous joue depuis des semaines", a poursuivi le chef du parti centriste. Car, selon lui, on assiste aujourd'hui à "une crise de régime dans laquelle le désordre et le chaos président aux institutions", non seulement en raison du contrat contesté mais aussi du fait de la "rivalité interne au gouvernement et à l'UMP qui oppose Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin", et dont l'enjeu est de savoir "qui va tirer les bénéfices de la suppression du CPE qu'ils ont fait voter ensemble il y a un mois". Et d'asséner le coup de grâce : "On a l'impression d'un pays à la dérive, de gouvernants qui ne tiennent plus la barre". Favorable à un avancement de la date des prochaines élections, il observe que "12 mois cela va être très long pour un régime aussi décomposé que celui que nous avons sous les yeux".
Les best-sellers politiques
C'est Edouard Balladur qui a ouvert le feu le premier après l'allocution abracadabrantesque de Chirac. "Le CPE est mort, tout le monde le sait" a déclaré avec gourmandise l'ennemi juré de Villepin, comme le rappelle Franz-Olivier Giesbert dans "la tragédie du Président".
Le président du groupe UDF à l'Assemblée, Hervé Morin, a osé dire ce que tout le monde pense tout bas : "Chirac devrait démissionner pour mettre un terme à cette période de fin de régime avec un président de la République totalement discrédité"."Si le président de la République avait un jour une attitude gaulliste ou gaullienne, c'est lui qui démissionnerait", a-t-il déclaré dans les couloirs du palais Bourbon, en expliquant que la nomination d'un nouveau Premier ministre ne "changerait rien".
Le député sarkozyste Thierry Mariani a estimé mercredi que Villepin "peut partir" si tel est son souhait. Commentant les propos de Villepin selon lesquels il ne laisserait à "personne d'autre le soin de tirer les conclusions qui s'imposent" des discussions ouvertes entre les parlementaires UMP et les syndicats, il a fustigé : "Quand on est Premier ministre, on cherche à convaincre le peuple. On ne cherche pas à rester par chantage vis-à-vis des uns et des autres, autrement on n'a rien compris à la politique." Et de rajouter : "Est-ce qu'il est en état de faire des menaces?" "Aujourd'hui il y a une incompréhension totale. Pour faire du chantage ou des menaces, il faut être en situation de force".
L'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, estime que "la désorganisation des institutions a atteint un niveau inconnu depuis le début de la Ve République", avec la crise du CPE, dans une tribune parue dimanche dans "le Journal du Dimanche.""Le président de la République, auquel la Constitution fixe comme première mission de "veiller au respect de la Constitution", a signé et promulgué une loi votée par la Parlement. D'une manière surprenante, il annonce le même jour que cette loi ne sera pas appliquée. En vertu de quels pouvoirs?", s'interroge VGE. "Il est grand temps de sortir de ce bourbier", juge-t-il, car "le fonctionnement normal des institutions doit être rétabli".
A la veille de la décision attendue lundi sur la réforme du CPE, le président de l'UDF, François Bayrou a estimé dimanche matin que ne pas abroger cette disposition "serait jeter un bidon d'essence sur le feu". "Le plus tôt sera le mieux dans l'annonce officielle de la suppression du CPE", a-t-il déclaré sur France Inter, ajoutant que "tout le monde sait que c'est acquis".
Jugeant qu'il n'y a "aucun autre moyen de sortir de cette crise", François Bayrou "ne croit pas du tout que Dominique de Villepin soit en situation de relancer une épreuve de force qui ferait à nouveau flamber la contestation dans le pays". "S'il y a une once de responsabilité chez le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur, ils doivent aujourd'hui mettre un terme à ce vaudeville, à cette pièce qu'on nous joue depuis des semaines", a poursuivi le chef du parti centriste. Car, selon lui, on assiste aujourd'hui à "une crise de régime dans laquelle le désordre et le chaos président aux institutions", non seulement en raison du contrat contesté mais aussi du fait de la "rivalité interne au gouvernement et à l'UMP qui oppose Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin", et dont l'enjeu est de savoir "qui va tirer les bénéfices de la suppression du CPE qu'ils ont fait voter ensemble il y a un mois". Et d'asséner le coup de grâce : "On a l'impression d'un pays à la dérive, de gouvernants qui ne tiennent plus la barre". Favorable à un avancement de la date des prochaines élections, il observe que "12 mois cela va être très long pour un régime aussi décomposé que celui que nous avons sous les yeux".
Les best-sellers politiques