Citoyenneté et Fiscalité : Johnny est-il encore Français ?
Un article décoiffant, paru dans le Figaro, sur l'exil fiscal de Johnny Hallyday. Ce dernier, et tous ceux qui l'ont précédé, peuvent-ils encore se prévaloir de la nationalité française ? Alors même qu'ils se soustraient au principal devoir de tout citoyen digne de ce nom : acquitter ses impôts.
"Gstaad, le 31 décembre 2006. Perdu au fond d'une vallée triste comme Le Pénitencier, un homme d'âge mur cherche un peu de lumière. Dans son chalet. « Noir, c'est noir », décrète-t-il. Puis, après un moment de réflexion : « Il faut allumer le feu », dit l'homme, avisant la cheminée du salon.
Dont acte. Fiat lux. Le feu crépite. Il fait chaud. Un bol fumant de chocolat suisse veille notre héros. Va-t-il sombrer dans le sommeil le plus profond ? Non. Il se relève, et hurle à la cantonade du canton : « Quoi, ma gueule ? Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? Si tu veux te la payer, viens, je rends la monnaie. » En francs suisses ?
Non, on ne veut pas se payer la gueule de Johnny. Mais, Quand le masque tombe, que reste-t-il de ce Quelque chose de Tennessee ?
L'idole des jeunes du XXe siècle serait-elle devenue l'idole des vieux du XXIe ? Le rêve incarné pour toute une génération de baby-boomers : une belle petite retraite bien à l'abri derrière les volets d'un chalet alpin. Le magot bien au chaud derrière un coffre-fort helvète. Plus un sou à verser à l'État français. Fini de « subir l'incompétence de ceux qui nous dirigent », comme disait curieusement cette idole, membre de l'UMP.
Certes, Johnny a le droit de mépriser l'État français et ses « technocrates ». Ses amis en politique lui ont-ils seulement rappelé que l'État, entre autres choses, assure la sécurité de 60 millions de Français, éduque les enfants gratuitement, soigne les malades, les riches comme les pauvres, les jeunes comme les vieux ? Et, avec des moyens dérisoires, s'efforce de rendre la justice.
La justice. Voilà une notion bien étrangère à cette affaire Johnny. Est-il juste qu'un artiste, qui doit tout à la France, la laisse tomber avec autant de suffisance ? Car, sans sous-estimer les talents d'interprète de Jean-Philippe Smet, qu'aurait-il été sans les Johnny Stark, Raymond Devos, Line Renaud, Dalida, Sylvie Vartan, Michel Berger, Jean-Claude Camus, qui l'ont fait de A à Z et lui ont offert le public français ? Quelle notoriété aurait-il eue, sans le Golf Drouot, Salut les copains, ou Paris-Cocktail ?
On ne peut pas jeter à Johnny La Première Pierre. D'autres que lui, dans de nombreux domaines, sportifs, artistiques ou financiers, ont fait mieux, ou plutôt pire.
Si l'on devait additionner les centaines de millions d'euros que les évadés Mulliez, Jaffré, Zacharias, Zidane, Mauresmo, Prost, Aznavour, Delon et consorts ont délibérément soustraits à l'État français, la calculette s'affolerait.
Ce qui soulève deux questions. La première a la forme d'un bâton. Est-il juste que ces gens-là, qui ont fait fortune grâce à la France, et refusent de participer à la solidarité nationale, puissent toujours prétendre à la nationalité française ? Au nom de quoi ces fortunés et leurs enfants devraient-ils continuer de bénéficier de tous les avantages liés à la nationalité française, s'ils en refusent les devoirs qui lui sont attachés ? Pourquoi faudrait-il que seuls les pauvres et les moins riches, ou les moins mobiles géographiquement, paient pour tous, et notamment pour ces émigrés ? Ainsi, peut-on concevoir le scandale pour l'esprit que serait de voir M. Hallyday et sa famille bénéficier du système de soins français, alors que ce dernier est en quasi-faillite financière ? Comment ne pas hurler de rire ou de colère en imaginant que ce déserteur fiscal, si étranger au devenir de la collectivité nationale, conserve le droit de voter aux prochaines élections ?
Dans les débats de 2007, il faudra bien se poser la question du lien entre citoyenneté et fiscalité. On osera écrire ici que cette question se pose pour beaucoup de monde : en 2005, seuls 16 millions de foyers français étaient imposés, sur un total de 34 millions de foyers fiscaux. La France compterait-elle 18 millions de sans-le-sou ?
La deuxième question ressemble plus à une carotte. Comment faire pour rapatrier ces émigrés et leurs comptes en banque ? Au risque de froisser certain leader de parti, il n'est pas sûr que l'augmentation de l'impôt sur les revenus fasse revenir au galop ces fortunes, dont l'économie et la société françaises ont besoin. On peut même concevoir l'inverse : mettre le bouclier fiscal « en pièces », c'est prendre une vraie option pour la défaite, sinon de son camp politique, en tout cas de l'économie française.
Or, en matière de fiscalité, il n'est pas interdit d'avoir une approche plus créative sinon plus révolutionnaire que cette apparente ambition frénétique d'appauvrir les travailleurs riches.
On pourra notamment regarder du côté du Danemark, et de l'Allemagne à compter du 1er janvier, pour réfléchir aux bienfaits d'une TVA sociale, et écologique. Car, au-delà des slogans, comment « revaloriser le travail », sinon en transférant les charges qui l'étouffent vers la consommation ?
Une consommation trop souvent nuisible à l'environnement, et très bénéfique aux pays importateurs, comme le rappelle cruellement le déficit record de notre balance commerciale. Enfin, concernant les droits de succession, un impôt millénaire sinon éternel, il y a une troisième voie à explorer entre leur suppression et leur maintien : leur paiement par anticipation, mais fortement décoté.
Mais tout ceci nous éloigne de Gstaad, et de notre sympathique Chanteur abandonné par lui-même, avant de l'être un jour peut-être par son public. Lui qui nous dit : « Non, je ne regrette rien », que pouvons-nous lui dire en guise d'adieu, de voeux ou de résolution pour 2007 ? Joue pas de rock'n'roll pour moi ? Un peu facile. Nous lui dirons simplement : « Tu peux partir si tu le veux. Mais ne reviens pas. Alors, je te promets que j'oublierai ton nom.
Bonne année, Monsieur Smet." Edouard Tétreau
Dont acte. Fiat lux. Le feu crépite. Il fait chaud. Un bol fumant de chocolat suisse veille notre héros. Va-t-il sombrer dans le sommeil le plus profond ? Non. Il se relève, et hurle à la cantonade du canton : « Quoi, ma gueule ? Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? Si tu veux te la payer, viens, je rends la monnaie. » En francs suisses ?
Non, on ne veut pas se payer la gueule de Johnny. Mais, Quand le masque tombe, que reste-t-il de ce Quelque chose de Tennessee ?
L'idole des jeunes du XXe siècle serait-elle devenue l'idole des vieux du XXIe ? Le rêve incarné pour toute une génération de baby-boomers : une belle petite retraite bien à l'abri derrière les volets d'un chalet alpin. Le magot bien au chaud derrière un coffre-fort helvète. Plus un sou à verser à l'État français. Fini de « subir l'incompétence de ceux qui nous dirigent », comme disait curieusement cette idole, membre de l'UMP.
Certes, Johnny a le droit de mépriser l'État français et ses « technocrates ». Ses amis en politique lui ont-ils seulement rappelé que l'État, entre autres choses, assure la sécurité de 60 millions de Français, éduque les enfants gratuitement, soigne les malades, les riches comme les pauvres, les jeunes comme les vieux ? Et, avec des moyens dérisoires, s'efforce de rendre la justice.
La justice. Voilà une notion bien étrangère à cette affaire Johnny. Est-il juste qu'un artiste, qui doit tout à la France, la laisse tomber avec autant de suffisance ? Car, sans sous-estimer les talents d'interprète de Jean-Philippe Smet, qu'aurait-il été sans les Johnny Stark, Raymond Devos, Line Renaud, Dalida, Sylvie Vartan, Michel Berger, Jean-Claude Camus, qui l'ont fait de A à Z et lui ont offert le public français ? Quelle notoriété aurait-il eue, sans le Golf Drouot, Salut les copains, ou Paris-Cocktail ?
On ne peut pas jeter à Johnny La Première Pierre. D'autres que lui, dans de nombreux domaines, sportifs, artistiques ou financiers, ont fait mieux, ou plutôt pire.
Si l'on devait additionner les centaines de millions d'euros que les évadés Mulliez, Jaffré, Zacharias, Zidane, Mauresmo, Prost, Aznavour, Delon et consorts ont délibérément soustraits à l'État français, la calculette s'affolerait.
Ce qui soulève deux questions. La première a la forme d'un bâton. Est-il juste que ces gens-là, qui ont fait fortune grâce à la France, et refusent de participer à la solidarité nationale, puissent toujours prétendre à la nationalité française ? Au nom de quoi ces fortunés et leurs enfants devraient-ils continuer de bénéficier de tous les avantages liés à la nationalité française, s'ils en refusent les devoirs qui lui sont attachés ? Pourquoi faudrait-il que seuls les pauvres et les moins riches, ou les moins mobiles géographiquement, paient pour tous, et notamment pour ces émigrés ? Ainsi, peut-on concevoir le scandale pour l'esprit que serait de voir M. Hallyday et sa famille bénéficier du système de soins français, alors que ce dernier est en quasi-faillite financière ? Comment ne pas hurler de rire ou de colère en imaginant que ce déserteur fiscal, si étranger au devenir de la collectivité nationale, conserve le droit de voter aux prochaines élections ?
Dans les débats de 2007, il faudra bien se poser la question du lien entre citoyenneté et fiscalité. On osera écrire ici que cette question se pose pour beaucoup de monde : en 2005, seuls 16 millions de foyers français étaient imposés, sur un total de 34 millions de foyers fiscaux. La France compterait-elle 18 millions de sans-le-sou ?
La deuxième question ressemble plus à une carotte. Comment faire pour rapatrier ces émigrés et leurs comptes en banque ? Au risque de froisser certain leader de parti, il n'est pas sûr que l'augmentation de l'impôt sur les revenus fasse revenir au galop ces fortunes, dont l'économie et la société françaises ont besoin. On peut même concevoir l'inverse : mettre le bouclier fiscal « en pièces », c'est prendre une vraie option pour la défaite, sinon de son camp politique, en tout cas de l'économie française.
Or, en matière de fiscalité, il n'est pas interdit d'avoir une approche plus créative sinon plus révolutionnaire que cette apparente ambition frénétique d'appauvrir les travailleurs riches.
On pourra notamment regarder du côté du Danemark, et de l'Allemagne à compter du 1er janvier, pour réfléchir aux bienfaits d'une TVA sociale, et écologique. Car, au-delà des slogans, comment « revaloriser le travail », sinon en transférant les charges qui l'étouffent vers la consommation ?
Une consommation trop souvent nuisible à l'environnement, et très bénéfique aux pays importateurs, comme le rappelle cruellement le déficit record de notre balance commerciale. Enfin, concernant les droits de succession, un impôt millénaire sinon éternel, il y a une troisième voie à explorer entre leur suppression et leur maintien : leur paiement par anticipation, mais fortement décoté.
Mais tout ceci nous éloigne de Gstaad, et de notre sympathique Chanteur abandonné par lui-même, avant de l'être un jour peut-être par son public. Lui qui nous dit : « Non, je ne regrette rien », que pouvons-nous lui dire en guise d'adieu, de voeux ou de résolution pour 2007 ? Joue pas de rock'n'roll pour moi ? Un peu facile. Nous lui dirons simplement : « Tu peux partir si tu le veux. Mais ne reviens pas. Alors, je te promets que j'oublierai ton nom.
Bonne année, Monsieur Smet." Edouard Tétreau
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Comments:
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L’arbre cache la forêt.
Si Jean-Philippe Smet est surexposé, pourquoi ce grand silence autour d’Antoine Zacharias ? Lui aussi résident en Suisse, PDG de Vinci, 120 millions d’euros de stock-options, récemment évincé pour avoir demandé une rallonge de 8 millions d’euros en "juste" rémunération de sa prise en main des aurotoutes du Sud de la France ?
Quelle différence entre les 2 personnages ?
Si Jean-Philippe Smet est libre de partir, nous sommes aussi libres d’acheter ou non ses disques, d’aller à ses concerts ou pas.
En revanche, Vinci, c’est essentiellement du marché public, de la concession de service public.Donc de l’impôt: là on n’est pas libre décideur de la dépense. Vinci inonde par ailleurs la presse écrite de campagne de publicité , donc d’euros, pour vanter sa responsabilité sociale. Contestation neutralisée.
Oui, il y a une mécanique de privatisation des profits et de socialisation des pertes qui fonctionne à plein. Qu’un saltimbanque, disons un fou du roi depuis peu , en soit tenu pour symbôle, ne doit pas exonèrer d’autres acteurs autrement plus décisifs (firmes multinationales, états et paradis fiscaux).
Mais n'est-ce pas la fonction des "peoples", saltimbanques et en l'occurence ce "fou du roi" Sarkozy, que d'amuser et d'abuser le peuple ?
http://rupturetranquille.over-blog.com/
Si Jean-Philippe Smet est surexposé, pourquoi ce grand silence autour d’Antoine Zacharias ? Lui aussi résident en Suisse, PDG de Vinci, 120 millions d’euros de stock-options, récemment évincé pour avoir demandé une rallonge de 8 millions d’euros en "juste" rémunération de sa prise en main des aurotoutes du Sud de la France ?
Quelle différence entre les 2 personnages ?
Si Jean-Philippe Smet est libre de partir, nous sommes aussi libres d’acheter ou non ses disques, d’aller à ses concerts ou pas.
En revanche, Vinci, c’est essentiellement du marché public, de la concession de service public.Donc de l’impôt: là on n’est pas libre décideur de la dépense. Vinci inonde par ailleurs la presse écrite de campagne de publicité , donc d’euros, pour vanter sa responsabilité sociale. Contestation neutralisée.
Oui, il y a une mécanique de privatisation des profits et de socialisation des pertes qui fonctionne à plein. Qu’un saltimbanque, disons un fou du roi depuis peu , en soit tenu pour symbôle, ne doit pas exonèrer d’autres acteurs autrement plus décisifs (firmes multinationales, états et paradis fiscaux).
Mais n'est-ce pas la fonction des "peoples", saltimbanques et en l'occurence ce "fou du roi" Sarkozy, que d'amuser et d'abuser le peuple ?
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c est pas le premier et sa sera pas le dernier qui se casse de la france avec les parole de telephone ca ferai la france trop chere fuyons y a plus d economies
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